Butoir de rebot

Pierre de Bidache
h : 80 cm ; diam : 43 cm

 


Garris (Basse-Navarre), 1872


Inv. n° 2145

 

 


Salle 22

Les jeux de pelote basque sont les héritiers des jeux de longue et courte paumes très populaires en France à l’époque médiévale et tombés en désuétude à la fin du 18e s.

Ils consacrent le passage progressif des jeux « directs », les équipes concurrentes se faisant face, aux jeux « indirects », les équipes faisant face au fronton. Le mur de frappe est utilisé dès lors que la pelote rebondit fortement, grâce à l’introduction d’un noyau de caoutchouc au cœur de l’enveloppe de laine et de cuir.

Le rebot, issu de la longue paume, se pratique en extérieur. C’est un jeu direct qui met face à face deux équipes de 5 joueurs maniant différents instruments. L’aire de jeu (100m. de long et 20 m. de large) est séparée en deux camps de taille inégale que chaque équipe se dispute : le but est d’occuper autant que possible le plus réduit, plus facile à défendre, pour avoir les meilleures chances de marquer des points et remporter la victoire.

La partie se déroule en 13 jeux avec un décompte de points qui s’apparente à celui du tennis.

 

 

 

 

Placé sur la ligne de séparation des deux camps, le butoir est utilisé pour engager les points. Le joueur fait bondir la pelote dessus, à hauteur d’épaule, pour la frapper à main nue vers le camp adverse. La plupart du temps, les butoirs de rebot sont des trépieds en bois dont la partie supérieure présente un plan incliné, également en bois ou parfois en marbre, assurant un rebond optimal de la pelote. Ils étaient très utiles à l’époque où le rebot se pratiquait sur les places de village ou sur des étendues au sol inégal. Ils ont été conservés même lorsque le jeu a pu se déployer sur des places libres dédiées, en terre battue.

Ce butoir n’est pas commun car il est entièrement en pierre. Façonné dans un bloc de pierre de Bidache, il a été offert par le maître carrier Larroque, à son ami Augustin Castet, joueur de rebot à la fin du 19e s. Sur le mot manuscrit conservé dans le dossier d’œuvre, le donateur Mr Mathieu indique « [il a été] donné vite après la guerre de 1870-71 pour remplacer l’ancien butoir en bois à 3 pieds ».

Castet et Mathieu ont été tous deux maires de Garris, localité distante de Bidache d’une vingtaine de kilomètres, et joueurs de rebot appréciés en leur temps.