Cire de deuil et son paravent

Cire d'abeille, bois

 


h. 33 cm ; L. 22 cm

 


Navarre, 20e s.

 


Inv. n° 2243

 

 


Salle 04

Cet ensemble est issu d’un groupe d’objets liés aux pratiques funéraires achetés à Elizondo (Navarre) en 1930. Il illustre les rituels de la vallée du Baztan, que l’on retrouve avec quelques variantes dans l’ensemble du Pays Basque, de part et d’autre des Pyrénées.

Les offrandes de lumière sur la sépulture durant la période de deuil, ou même en dehors, étaient des traditions communes à tout le Pays Basque. Après l’interdiction des inhumations à l’intérieur des églises à l’Epoque Moderne, chaque maison a conservé dans la nef un lieu assigné marquant la tombe (jarleku) ; Rappel de la sépulture réelle dans le cimetière, le jarleku était une tombe symbolique sur laquelle les femmes de la famille continuaient de pratiquer les rites funéraires. Dans certains endroits, ces rituels ont pu perdurer jusque dans les années 1960, époque à laquelle des bancs ont été installés dans la nef à l’intention des fidèles, recouvrant les jarlekuak.

 

 

Traditionnellement, les funérailles ne se limitaient pas au jour de l’enterrement ; le groupe familial, les parents et voisins participaient à différentes célébrations religieuses tout au long de la période de deuil. La Neuvaine comptait à l’origine neuf messes quotidiennes données la semaine suivant l'inhumation. Devenue au fil du temps un office unique célébré le dimanche après les obsèques, elle ouvre l’année de deuil, jalonnée de nombreuses messes données en mémoire du défunt et terminée par la messe anniversaire.

Lors de ces offices, ainsi que pour les fêtes religieuses, les cires étaient déposées sur un tapis de deuil, souvent en lin noir ou blanc, qui recouvrait le jarleku. Parfois, le temps d’une prière, elles pouvaient être allumées sur la tombe au cimetière.

Appelée ezkoa au nord du Pays Basque, la cire de deuil se présentait sous deux formes : de format carré, serrée autour d’une plaquette en bois ouvragée, ou ronde et enroulée sur elle-même, plus ou moins haute, les plus petites étant souvent présentées dans un panier d’osier.

Les cires étaient déposées et allumées par la famille du défunt et par les voisins. Elles étaient traditionnellement fabriquées à partir du produit des ruches de la maison d’où l’importance de prévenir les abeilles lors d’un décès afin qu’elles  produisent beaucoup de cire. Elles étaient ensuite façonnées au foyer ou chez un artisan. L’abbaye de Bellocq était réputée produire des cires donnant une combustion de très bonne qualité.

Selon la croyance populaire, ces offrandes de lumière étaient destinées à éclairer l’âme dans son voyage vers l’au-delà, et à lui donner la force de cheminer.