Züzülü

Züzülü
Noyer
H. 122; l. 173 cm.
XIXe s., presbytère d'Halsou (Basse-Navarre)
Inv. 449
Salle 11

Placé perpendiculairement à la cheminée au plus près de l’âtre, protégé des courants d’air par son haut dossier, le züzülü est le banc réservé aux maîtres de maison et aux anciens. Son assise peut être simplement soutenue par quatre pieds ou prendre la forme d’un coffre destiné à recevoir une petite provision de bois. Les bancs les plus perfectionnés sont munis d’une tablette mobile qui permet à l’occupant de prendre son repas en profitant de la chaleur du foyer. Il existe alors deux sortes de dispositif : soit la tablette constitue le panneau central du dossier, laissant apparaître un vide lorsqu’elle est abaissée, soit elle est une pièce ajoutée qui vient se plaquer contre la partie centrale lorsqu’elle est relevée.

Apparenté à l’archebanc, comme le banc de « cantou » des cheminées auvergnates, ce meuble est considéré comme typiquement basque. Etonnamment, il est la plupart du temps dépourvu d’ornementation, à l’inverse du reste du mobilier où se déploie tout le répertoire décoratif de l’art domestique. Sur la pierre ou sur le bois, les motifs géométriques, rosaces, étoiles, virgules et éventails sont abondamment utilisés, associés à des motifs d’inspiration religieuse ou végétale dans des compositions qui confèrent à ces meubles leur caractère basque.

 

 

 

 

 

Dans les maisons basques traditionnelles, le lieu de vie principal de la famille est la pièce commune qui remplit les fonctions de cuisine, salle à manger et séjour. Sukalde que l’on traduit par « cuisine » signifie littéralement « à côté du feu ». C’est en effet autour de la cheminée que la famille se rassemble pour les repas et les veillées, parfois en compagnie des voisins. La cuisine est le domaine de la maîtresse de maison, etxeko andere, qui gère toutes les tâches ménagères : entretien du feu, approvisionnement en eau, préparation des repas et même fabrication des vêtements et du linge.

Dans la plupart des foyers, l’équipement de la cuisine est sommaire. A proximité de l’âtre où sont cuits les aliments, un potager en pierre alimenté par les braises de la cheminée permet de tenir les soupes au chaud ou de cuisiner les ragouts et mijotés. L’eau, puisée à la fontaine plusieurs fois par jour, est conservée sur l’évier en pierre dans son récipient de transport, ferreta ou pegarra.
Le mobilier est très simple : une table et ses bancs, quelques chaises, un züzülü, un égouttoir-dressoir pour ranger la vaisselle, un coffre et un pétrin. Dans les intérieurs aisés, il se diversifie : grand vaisselier pour la faïence d’apparat, commode haute (manka) et armoire pour le rangement du linge et des aliments.