Stèle discoïdale

Stèle discoïdale
Grès
H. 90; l. 45 cm.
1658, Hosta (Basse-Navarre)
Inv. 21.21.1
Salle 04

Discoïdales, cruciformes ou tabulaires, les stèles sont des monuments funéraires qui se répandent en Pays Basque nord dès le XVIe s. et connaissent un âge d’or aux XVIIe et XVIIIe s. Elles marquent l’emplacement des sépultures au cimetière où elles sont le prolongement de la maison ou « etxe ».
 
Composée de deux parties distinctes, la stèle discoïdale superpose un carré (ou trapèze) et un cercle. Symboles universels, ces deux formes disent la fonction du monument : le passage du carré au disque suggère celui du défunt de la terre vers le ciel.
Ces stèles sont l’œuvre d’artisans, tailleurs de pierre, qui maîtrisent la technique du champlevé pour la réalisation du décor. Elle consiste à faire émerger les motifs en évidant la surface de la pierre, créant face au soleil des effets changeants et des jeux d’ombre d’une grande force décorative.
 
Rares sont les stèles signées mais les inventaires à travers le Pays Basque ont permis d’identifier des ensembles homogènes, tant par la technique que par l’ornementation, qui suggèrent la production d’un même atelier voire d’un maître unique. C’est le cas par exemple dans la vallée de Lantabat en Basse-Navarre au milieu du XVIIe s. où une douzaine de pièces se singularisent par une grande qualité de réalisation, une écriture et une ponctuation soignées, un texte bilingue ou trilingue (basque, français, gascon) et une datation complète.
 
 
 
 

 

 

Sur la plupart des stèles, le répertoire décoratif et symbolique se conjugue dans un agencement géométrique structuré et centré. Il combine motifs religieux, géométriques, végétaux, figures humaines, représentations d’astres, d’éléments naturels ou d’outils de la vie quotidienne. Les stèles ne portent habituellement pas d’inscription mais certaines mentionnent la date du décès et nomment ou suggèrent l’identité du défunt. Ici, la charrue golde nabar sculptée au-dessous de la date sur le pied de la stèle, indique la tombe d’un laboureur. Sur les deux faces du disque, le décor s’organise selon un schéma classique en quatre parts, déclinant des croix diverses et des figures étoilées. Sur la face principale, un chapelet de perles rondes, délicatement sculpté, souligne élégamment les contours du disque, et retombe sur le pied, matérialisant le lien étroit qui unit le ciel et la terre.