Pagoileta

Pagoileta
Maquette réalisée par Serge Gracieux sur les indications du Service régional d'Archéologie
Bois peint et plâtre
H. 50; l. 136; L. 90 cm.
1994, Bordeaux
Inv. D.94.30.1
Salle 07

La maison Pagoileta de Larceveau (Basse-Navarre) est un exemple d’habitat traditionnel à structure de bois. L’ensemble du bâtiment repose sur huit gros poteaux de chêne verticaux, posés sur des socles de pierre. Le plan au sol et la technique de construction de cette maison, édifiée au début du XVIIIe s., perpétue une tradition médiévale. 
Une étude menée avant sa démolition en 1994 montre qu’elle a subi de nombreux remaniements. 
Pagoileta s’élève sur deux niveaux, divisés en trois travées longitudinales fermées à l’arrière par une vaste pièce transversale.

Au rez-de-chaussée, la travée centrale est un espace ouvert qui donne accès aux autres pièces et à l’étage. Les travées latérales abritent une cuisine, deux chambres et un cellier. Tout l’arrière de la maison est occupé par une grande étable ouverte sur l’extérieur par une porte charretière./nbsp]
Un second logement est aménagé à l’étage. L’escalier dessert la travée centrale où est logée une première chambre, une seconde, ainsi qu’une cuisine et un grenier ayant trouvé place dans les travées latérales. A l’arrière se trouve le fenil.
Les cloisons du rez-de-chaussée sont en pierres sèches. Celles de l’étage, plus légères, sont en torchis (argamasa) : paille tressée sur une trame de bois, recouverte d’une couche d’argile lissée à la main et enduite de chaux.

La façade de Pagoileta, tournée vers l’Est, est habillée de pierres enduites au rez-de-chaussée et de pans de bois à l’étage. Le propriétaire Jean Larrald la modifie en 1876 : il remplace la porte d’entrée par un portail de pierre qui masque l’encorbellement et l’auvent de la façade primitive.

 


 

 

 

Qu’elle soit labourdine, bas-navarraise ou souletine, la maison – etxea – est bien plus qu’une architecture : elle est au centre de l’organisation sociale, politique, juridique et économique du territoire.
C’est avant tout une entité familiale. Ceux qui l’habitent portent son nom et s’identifient à elle. Elle est transmise intégralement (bâtiment, meubles, terres, droits d’usage et de parcours) à un héritier unique, l’aîné, fille ou garçon. Selon le principe de la co-seigneurie, celui-ci est associé à la gestion et à la jouissance du patrimoine familial dès son mariage. Le jeune ménage, « maîtres jeunes », acquiert les mêmes droits et devoirs que les parents, « maîtres vieux ». La maison est représentée à l’église par jarlekua, emplacement réservé aux femmes de la maison, ainsi qu’au cimetière par hil harria, stèle qui marque la tombe de la famille. Maison et sépulture forment un tout indissociable dont le lien physique est hilbidea, chemin emprunté lors des enterrements.
Jusqu’à la Révolution Française, les maîtres de maison se réunissent en assemblée paroissiale pour gérer ensemble les affaires de la communauté.
Les fermes anciennes visibles aujourd’hui remontent pour la plupart aux XVII-XVIIIe s. Pourtant, leur nom est parfois connu dès le Moyen-Age.