Céramiques d’art de la poterie de Ciboure au Musée Basque et de l'histoire de Bayonne

 

En septembre 2018, le Musée Basque et de l’histoire de Bayonne, a vu ses collections s’enrichir de trois céramiques de la célèbre poterie d’art de Ciboure.

  • La poterie d’art de Ciboure au Musée Basque et de l’histoire de Bayonne ;

 

Le Musée Basque et de l’histoire de Bayonne possède depuis 1994, plusieurs pièces des poteries de Ciboure, issues de dons (1994 et 2002). Il s’agit essentiellement de tasses à café, et d’éléments de fabrication de la période Fischer (1945-1995), où les pièces n’étaient plus tournées mais moulées : moules et quelques pièces cuites avant décor.

Depuis le mois de septembre 2018 les collections viennent s’étoffer de trois pièces datant de l’époque d’Etienne Vilotte (1922-1945).

Il s’agit de deux vases et un pichet.  Le premier est un pichet présentant un décor néo-basque sur fond rouge : femme à la fontaine d’un côté, ferme basque de l’autreLe deuxiéme est un petit vase grec à anse et col étroit présentant un décor néo-grec sur fond blanc : motifs géométriques, frise de félins et animaux ailés. Le troisième est un vase présentant un décor de chasse japonisant sur fond rouge, relativement original par rapport au reste de la production (néo-basque et néo-grec).

Ces pièces sont marquées « VE Ciboure », et permettent d’illustrer trois moments ou tendances de la poterie de Ciboure, production emblématique de la Côte basque de l’entre-deux-guerres.

©Alain Arnold

©Alain Arnold

  • La poterie d’art de Ciboure ;

 

Née en 1919 de l’association de trois hommes, Etienne Vilotte (ébéniste), Louis Benjamin Floutier (peintre) et Lukas (tourneur), ce n’est qu’en 1922 que l’entreprise « céramique d’art de la poterie de Ciboure » sera officiellement créée par Etienne Vilotte et sa femme.

De la période 1919-1922 naitra une technique et un style qui caractérisent encore aujourd’hui les poteries d’art de Ciboure.

La technique mise en place par Vilotte, Floutier et Lukas, sont : la matière ; le gré, le choix des couleurs et la cuisson à 1300 degrés afin d’obtenir une vitrification parfaite des poteries Elle perdurera jusqu’en 1995, date de fermeture définitive de l’établissement. Il en ira de même pour le style des poteries. Le répertoire iconographique néo-grec et néo basque fut établit par Louis Benjamin Floutier dès 1919 et perpétué par les décorateurs qui lui ont succédés, après son départ en 1921. Quant aux formes, nous devons le répertoire classique inspiré des vases néo-grec au dénommé Lukas, premier tourneur de la poterie, et les formes néo-basques (ferreta, perdrera, cruches ventrues…) au second tourneur qui officia à la poterie de Ciboure, A. Esteban.

Par ces styles et techniques, Vilotte et ses compagnons viennent supprimer la fonction utilitaire des objets, désormais seuls les décors et la matière comptent. C’est l’esprit art décoratif qui est mis à l’honneur par l’entreprise, en puisant dans les motifs de l’Antiquité.

En 1945 l’entreprise est reprise par Rodolphe Fischer, ce qui marquera un changement technique et artistique de la production. La technique du moulage et une cuisson plus oxydante entrent dans la chaine de production. De plus Fischer développera une production plus utilitaire (assiette, tasse etc.), tout en préservant l’esprit des poteries de Ciboure.

Les poteries de Ciboure sont reconnaissables par leur style mais également par les marques situées sur leur base. La première marque de fabrique (1919 à 1921) ressemble à une sorte de patte d’ours (1), mais en réalité il s’agit de la combinaison des Initiales des trois fondateurs de l’établissement V, L et F. A partir de 1922 les poteries ne sont plus signées par leur illustrateur ou tourneur, seule la marque « VE Ciboure »(2) est apposée sur leurs bases. Puis en 1945 la marque VE est remplacée par RF (Rodolphe Fischer)(3) puis encore par MFC (Max Fischer)(4).

 

Les différents tampons de la poterie de Ciboure

Les différents tampons de la poterie de Ciboure

Pour aller plus loin:

 

 

- Séverine Berger "La poterie de Ciboure 1919-1945", édition Atlantica, 1997.

 

 

 

Guy Lalanne "Céramiques et décors Basques", édition Jakintza, 2010.