Le Zamalzain

Le Zamalzain
Gabriel Roby (Bayonne, 1878 - Paris, 1917)
Huile sur toile
H. 215; l. 165 cm.
1914
Inv. 1426
Salle 20

Sur le fronton du village, le Zamalzain, homme-cheval, s’élève au-dessus du verre posé au sol, son fouet, son jupon débordant du tableau. Il est vêtu d’une veste rouge ornée d’un plastron blanc brodé de fil doré, d’une culotte jaune galonnée, de bas de laine et de guêtres. Il est chaussé d’espadrilles blanches à semelles de corde. Sur sa tête, une couronne appelée koha est fermement maintenue par une mentonnière. Elle est composée de fleurs et de plumes colorées retenues par un bandeau orné d’un petit miroir frontal. Le jupon, accroché par une sangle à l’épaule, est formé d’un bâti en bois habillé de tissu rouge et de dentelle à l’effigie d’un cheval, dont le danseur serre le mince cou dans la main gauche. Balancé de haut en bas au rythme des pas et des sauts, il imite la cavalcade de l'animal dompté.

Gabriel Roby fut l’élève de Philippe Jolyet à l’Ecole municipale de dessin et de peinture de Bayonne. Dès 1898, il intègre l’atelier de Léon Bonnat et expose pour la première fois au Salon où il présentera régulièrement des portraits et sujets basques. Il appartient à l’Ecole Bayonnaise, groupe de peintres formés par Bonnat ayant développé un style commun. Ces artistes pratiquent une peinture académique et classique, structurée et précise, plutôt tournée vers le portrait réaliste. Nommé professeur et chef d’atelier à l’Académie Calarossi (Paris) en 1914, il s’engage la même année sur le front de l’Est. Il meurt au combat en 1917.

 

 


 

 

 

Ce Zamalzain peint en 1914 exprime la force contenue du danseur. L’âpreté des traits du visage et la violence des couleurs où le rouge domine, rejoignent l’expressionisme alors en vogue. L’envolée du jupon, les jambes tendues dans l’effort, dépeignent le talent du danseur qui défie la gravité.

Personnage phare du folklore souletin, Le Zamalzain est l’un des cinq danseurs solistes, nommés Aitzindariak. Il est généralement le meilleur de la troupe : outre la technique de danse qu’il doit maîtriser parfaitement, il doit être endurant et capable d’actionner le chevalet en accord avec les pas et la musique. Il est ici représenté exécutant Godalet dantza, la danse du verre, l’une des plus spectaculaires du répertoire souletin.