Hippolyte Sebron (1801-1879). La Plage de Biarritz et le Palais impérial. Huile sur toile, vers 1860.

Un jour, une traînière de Biarritz rentre bredouille de la chasse à la baleine. Le capitaine et ses hommes restent silencieux tant ils sont déçus. Alors qu’ils atteignent les rochers qui abritent le port, les rameurs entendent soudain un chant extraordinaire. Ce sont des voix de femmes qui viennent du côté de la grande plage. Les matelots savent que là-bas, se trouve la Roche Percée, un rocher étrange qui abrite des Laminak, des femmes très belles avec une queue de poisson à la place des jambes. Les rameurs échangent quelques regards furtifs et d’un commun accord, ils modifient leur trajectoire pour se diriger vers la Roche Percée. Leur capitaine qui n’a rien vu venir se met à crier : « Malheureux, qu’allez-vous faire ? N’écoutez pas ces voix. Vous savez que cet endroit est maudit ! ». Les marins n’obéissent pas et souquent ferme dans la direction d’où vient le chant. Le capitaine crie de plus belle : « Je vous en conjure, arrêtez tout de suite et retournez vers le port ! Ce rocher est le domaine de créatures diaboliques. » Les rameurs détournent la tête sans cesser de ramer. Ils approchent rapidement de la Roche Percée. Alors, le capitaine se jette à genoux, ôte son béret et implore Dieu de pardonner à ses hommes accablés par leur mauvaise pêche. Il sait qu’ils vont vers une mort certaine mais il demande à Dieu de leur épargner les souffrances de l’Enfer. Du haut du ciel, Dieu écoute la supplication du brave capitaine. Il comprend le désespoir des marins. Dans sa grande bonté, il décide de ne pas faire périr ces hommes mais ne pouvant admettre non plus qu’on ne respecte respecte pas ses lois, il transforme tout l’équipage en cormorans. Texte et dessin : Claude Labat.