Tambourin à cordes

 

Tambourin à cordes ou ttunttun
 

Table d’harmonie en epicea, éclisses en érable
 

L : 79 ; l : 20 cm (bâton L : 31,7 cm ; ép : 1,7 cm)
 

Fin 19e s.
 

Tardets
 

Inv. 6

 

Le tambourin à cordes ou ttunttun est un instrument de musique traditionnel, toujours associé à la xirula, petite flûte à trois trous, jouée par le même musicien. Lorsqu’il joue debout, le musicien tient le ttunttun serré entre son avant-bras droit et son flanc ; assis, il l’appuie obliquement sur son épaule droite et sur sa jambe gauche, en le soutenant avec son avant-bras. C’est de la main gauche qu’il frappe les cordes avec une baguette, alors qu’il joue de la flûte de la main droite.

Les cordes sont généralement tendues selon trois tons (normale, tierce et quinte). Elles sont frappées toutes à la fois avec le bâton de jeu, en les attaquant vers l'extrémité inférieure de la caisse. Cette localisation est voulue et respectée, empiriquement, par les musiciens. En effet, l'analyse des fréquences provoquées par la frappe haute rend compte de sons saccadés tandis que la frappe basse, avec sa dynamique plus constante, produit un son presque continu. Associé aux notes claires de la xirula, le ttunttun imprime un rythme sourd, en harmonie avec la tonalité du morceau de musique exécuté.
 

Traditionnellement, les musiciens populaires apprenaient à jouer des instruments à l’oreille. Ils étaient paysans ou artisans et se retrouvaient pour s’entraîner avant de jouer sur la place publique en accompagnement des danseurs.

 

 

L’ensemble flûte-tambourin à cordes est attesté au Pays Basque dès le 17e s. Son usage est alors généralisé en Gascogne et dans le Béarn.

Jusqu’au 19e s., lors des fêtes les plus fréquentées, plusieurs musiciens pouvaient s’ajouter au couple ttunttun-xirula : tambour, violon, parfois les deux. Et si nécessaire, le nombre de flûtistes tambourinaires était multiplié. Vers 1850, l’accordéon fait une entrée remarquée et remplace peu à peu le violon. A la fin du siècle, les ensembles sont constitués de ttunttun-xirula, violon, accordéon et caisse claire.

Aujourd’hui très répandu, le txistu, plus long que la xirula, est originaire des provinces basques d’Espagne. Son introduction au nord des Pyrénées, notamment en Labourd, est relativement récente, liée à l’arrivée des réfugiés basques fuyant la guerre civile espagnole en 1936.

Ttunttun et xirula perdurent de nos jours dans les vallées Pyrénéennes et en Soule. Pastorales, mascarades, carnavals souletins, aragonais, béarnais et bigourdans sont toujours menés au son des antiques flûtes et tambourins à cordes.