Jusqu'au 17 avril 2022, l'exposition parcours Les Caprices de Charles rend hommage au maître verrier Charles Carrère (1927-2021) disparu en février dernier. Trente-quatre dessins au fusain font écho aux thématiques abordées dans l’exposition permanente du musée, un fil bleu qui chemine dans les collections permanentes, de la première salle du musée jusqu’au vitrail de Charles Carrère, commémorant le « tour » des enfants abandonnés, au pied du grand escalier XVIIIe siècle. Cette petite ouverture qui servait au dépôt des nouveau-nés de familles indigentes lorsque le bâtiment était un hôpital (jusque dans les années 1860), est depuis 2010 ornée du vitrail L’enfant abandonné réalisé par Charles Carrère en 2008.

Le verrier Charles Carrère avait légué au Musée Basque une série de cartons de vitraux. Au cours des deux dernières années, il a complété ce don avec des dessins et peintures offrant une autre facette de son art. Si les « caprices dessinés » sont inspirés - de l’aveu même de l’artiste - par
Bosch et Brueghel, le style noir délibérément accusateur est cependant plus proche de celui de Goya. Quant aux notations et titres que portent les dessins, leurs mots-valises et les jeux de mots ravageurs témoignent d’un esprit délibérément surréaliste. La peinture était le genre majeur
auquel il se sentait tenu d’aboutir ; cependant, la notation au fusain et le premier jet sont souvent plus savoureux. Ainsi avec Les Caprices de Charles, le musée met en lumière un excellent dessinateur doublé d’un esprit caustique à l’humour ravageur, un homme profondément ancré dans la modernité du XXe siècle.

Biographie
Anglet 1927-2021

Charles Carrère, maître verrier, mosaïste, peintre et dessinateur a orné de ses vitraux des églises du Pays Basque, des Landes, de la Réunion et du Mali. Sa journée de travail finie il poursuivait sa recherche plastique en peinture, pastel, gouache ou fusain jusque tard dans la nuit. L’anthropomorphisme dont il affuble les objets et les animaux qu’il dessine révèle une imagination fertile au service d’un humour parfois grinçant. Sa fascination de l’occulte lui vient de Bosch, Breughel et Goya pour ne citer qu’eux.
 
Le parcours
Neuf étapes se succèdent sur les trois niveaux de la maison Dagourette :

• Au rez-de-chaussée trois étapes sont proposées.
La première à la venta (l’épicerie de campagne), la seconde près du saloir
et la troisième, dans la salle des stèles discoïdales.

• Au premier étage, la mise en relation entre les objets anciens et l’oeil de
l’artiste se poursuit dans la salle du mobilier. Dans la salle de l’artisanat,
divers objets provenant de l’atelier de Charles Carrère permettent
d’évoquer l’artiste et son univers de travail. Enfin, dans une cour intérieure
baignée de lumière, une présentation vidéo de la réalisatrice Janie Cailliau
raconte la genèse de six « Caprices » de Charles Carrère.

• Au deuxième étage, un mur rassemble une série de « Caprices » sur le
thème des oiseaux. Deux dessins sont accrochés dans la salle de la danse
et deux autres signent l’épilogue du parcours dans l’escalier du XVIIIe
siècle qui mène au vitrail L’enfant abandonné.
 

Autour de l’exposition - Sur inscription : 05 59 59 08 98

• Conférences

03-02-22 : Les lumières de Charles Carrère par Odile Contamin, historienne de l’art.
17-02-22 : Les caprices ou les extravagances d’un maître verrier par Janie Cailliau.
03-03-22 : Charles Carrère un érudit autodidacte, des influences et un surréalisme latent... par Sabine Cazenave, conservateur en chef.

• Visites-conférences : 06-01-22 ; 07-04-22 à 18h