Mauléon, quartier de la Haute Ville

 Mauléon, quartier de la Haute Ville
 

Jean et Joseph Soupre (Bayonne, 1894 – 1960 et 1961)
 

Tirage photographique noir et blanc sur papier
 

H : 23,8 cm ; L : 18 cm
 

Vers 1925
 

Inv. 2014.0.198
 

Salle 07

Montagnarde comme sa voisine béarnaise dont elle est très proche, la maison souletine présente une physionomie différente de celle des maisons labourdines ou bas-navarraises.
Confrontée à un environnement plus hostile (relief, orientation, climat…) elle s’adapte à son milieu.
Comme ailleurs en Pays Basque, les fonctions d’habitation et d’exploitation y sont regroupées. Mais elles ne sont pas réunies sous un même toit comme c’est le cas dans la maison bloc, typique du Labourd et de la Basse-Navarre. Rappelons que les fermes labourdines et bas-navarraises, compactes et trapues, abritent hommes et bêtes dans un unique et vaste espace cloisonné selon les nécessités d’usages. Leur façade principale sur mur pignon[1] s’ouvre sur eskaratza, grand hall d’entrée dédié aux activités domestiques et agricoles.
En Soule, les espaces s’imbriquent et se combinent en différents volumes articulés autour d’un corps de logis étroit de forme rectangulaire. Il abrite la partie principale de la maison destinée à l’habitation. Toujours organisé sur deux niveaux, sa façade s’étire de part et d’autre de la porte principale le long du mur gouttereau[2]. Les bâtiments agricoles, grange, porcherie et poulailler, peuvent être accolés à ce corps de logis en le prolongeant ou y être rattachés perpendiculairement (en L ou en T) sous un toit différent, ou bien encore en être complétement détachés. Il en résulte une grande variété de dispositions des bâtiments sur chaque parcelle, toujours enclose d’un muret de pierres et de galets.
La toiture est également un élément distinctif de la maison souletine. Les toits à deux pans couverts de tuile canal rouge caractéristiques du Labourd et de la Basse Navarre laissent place ici aux toits pentus à croupes[3]. La plupart du temps, la base du toit forme un coyau, léger évasement qui permet de protéger le mur du ruissellement des eaux de pluie. La couverture en ardoise, légère et bien adaptée à ce type de toiture, est la plus répandue ; elle a supplanté les anciens toits en bardeaux[4]. La forte pente du toit permet l’aménagement de combles, éclairés par des lucarnes de formes variées.

 

 

 

[1] Mur pignon : mur supportant le pignon, triangle délimité par les deux versants du toit.

[2] Mur gouttereau : mur situé sous le versant de la toiture et recevant les eaux, par opposition au mur pignon.
[3] Croupe : toiture d’apparence triangulaire surmontant le petit côté du bâtiment et disposée perpendiculairement au sens de faîtage.

[4] Bardeaux : tuiles faites de planchettes de bois.