Procession de la Fête-Dieu à Bidarray

Procession de la Fête-Dieu à Bidarray
Marie Garay (Saint-Pierre d'Irube, 1861 - Biarritz, 1953)
Huile sur toile
H. 144; l. 284 cm.
1899
Inv. D.65
Dépôt du Musée des Beaux-Arts de Pau en 1948
Salle 19

Elève de Léon Bonnat et d'Achille Zo, Marie Garay appartient à l'Ecole de Bayonne. Sociétaire des Artistes Français à partir de 1898, elle signe ici une majestueuse procession de la Fête-Dieu, Besta Berri, costumée et colorée, typiquement bas-navarraise. Celle-ci se déroule à Bidarray, devant l’église Notre-Dame de l’Assomption, sur fond de montagnes. Marie Garay connaît ce village pour y avoir séjourné quelque temps, dans l'hôtel-restaurant dont on aperçoit les deux fenêtres aux volets verts au premier plan du tableau.

Le cortège est représenté à la sortie de la messe au moment où danseurs et musiciens accompagnés des autorités civiles et religieuses se rendent sur la place du fronton pour y danser. Continuant la tradition des anciennes milices médiévales puis des gardes nationales qui encadraient les processions à la fois pour le maintien de l’ordre et en marque de respect, les acteurs sont vêtus de costumes militaires inspirés de l'époque napoléonienne : coqs, sapeurs, lanciers, officiers, portes drapeaux, zouaves et tambour-major ou makilari
 

 

 

 

Précédé du Suisse d’église, le prêtre portant l'ostensoir est abrité sous un dais et marche sur des jonchées d’herbe recouvertes d’un long drap blanc déroulé à l’avant puis enroulé à l’arrière par deux veuves en cape de deuil. D'autres draps sont suspendus aux fenêtres enjolivées par des cierges et des images pieuses composant de petits autels. Des bannières de procession sont portées au milieu de petites filles en robe blanche, coiffées de couronnes de fleurs, qui s’avancent en jetant des pétales de roses. Dans la foule qui se mêle au cortège, les hommes forment une masse sombre ; tous portent xamara, la veste courte noire traditionnelle et ont ôté leur béret qu’ils tiennent à la main. Quelques élégantes aux jupes colorées observent la scène en marge du défilé, la tête couverte d’une mantille en dentelle noire.

Le tableau est exposé avec succès au Salon des Champs-Elysées en 1899, puis à l’Exposition Universelle de Paris en 1900. Le musée conserve de nombreuses esquisses préparatoires à cette peinture très descriptive qui témoignent du soin extrême apporté par l’artiste à sa réalisation.