Makila

Makila
Antoine Ainciart (Larressore, 1831-1873)
Néflier, corne, cuivre et cuir
L. 94 cm.
1869
Inv. 814
Salle 14

Depuis la fin du XVIIIe s., à Larressore, la famille Ainciart fabrique artisanalement des makilas selon une technique élaborée et perfectionnée tout au long du XIXe s. Cinq générations d’artisans se sont succédé d’abord au tissage de toiles et à la fabrication de quenouilles, puis à la confection exclusive du bâton de marche des Basques : Dominique, Gratien (1789-1869), Antoine (1831-1873), Jean (1863-1932) puis sa fille Marie-Jeanne, mariée à Jean Bergara. Né en 1926, leur fils Charles a perpétué la tradition et transmis le flambeau à sa fille Nicole, qui dirige désormais la fabrique de makilas Ainciart Bergara.

Le makila est fabriqué à partir d’un rejet de néflier, incisé sur pied au printemps -la sève qui monte crée des boursouflures décoratives- coupé l’hiver suivant. Aussitôt écorcé, le bois est mis à sécher pendant plusieurs années. Un procédé propre aux Ainciart donne au makila sa teinte brune caractéristique qui permet d’éviter l’emploi de vernis. Le makila est composé de deux parties. En bas, le fer de marche à une ou trois pointes est vissé dans le bois et s’appuie, selon la tradition, sur une pièce de monnaie. En haut, le pommeau est en corne ou en métal (laiton, maillechort ou argent). 

 


 

 

 

Dans la plupart des modèles, il se dévisse et laisse apparaître une dague acérée dissimulée dans la poignée, constituée d’un capuchon de tôle recouvert de lanières de cuir tressé. Le tressage est une technique propre à la famille, héritée de leur métier de tisserand. Les gravures des viroles qui ornent les deux extrémités du makila sont ciselées et sculptées de motifs variés à l’aide de poinçons réalisés à l’atelier. Fougères, virgules, rosaces et autres figures sont disposées de façon symétrique autour d’une devise en basque et de la signature de l’artisan.

Accessoire indispensable du costume masculin au XIXe s., le makila devient au XXe s. un cadeau honorifique. Des makilas d’honneur fabriqués à l’atelier de Larressore sont remis aux plus grandes personnalités, papes, rois et présidents. 
La collection de makilas Ainciart donnée au musée lors de son ouverture en 1924 permet d’apprécier l’évolution du makila, dans ses proportions et dans l’importance croissante des éléments décoratifs.