Le récolement

Opération qui consiste à vérifier la présence physique des objets du musée, exposés ou en réserve, à partir de l’inventaire général informatisé des collections.

Qu’est-ce-que le récolement ?

C’est une opération qui consiste à vérifier la présence physique des objets du musée, exposés ou en réserve, à partir de l’inventaire général informatisé des collections. Autrefois consigné dans des cahiers manuscrits, cet inventaire est aujourd’hui une base de données informatique réalisée sous le logiciel spécialisé Actimuseo, composée de fiches types contenant divers champs d’information comprenant tous les renseignements relatifs aux objets. Tout objet qui entre au musée doit être numéroté et avoir sa fiche. L’inventaire légal et réglementaire, appelé inventaire à 18 colonnes, est celui qui est utilisé pour le récolement. L’ancienneté des collections (le musée a ouvert en 1924), l’absence de marquage et le manque d’informations concernant de nombreux objets (origine, date, utilisation…) nous compliquent souvent la tâche. Beaucoup d’objets sont entrés au musée par le passé sans description précise, ils n’ont pas toujours été photographiés, le marquage s’est perdu ou n’a jamais existé, bref, la fiche d’inventaire est minimaliste, ce qui rend les identifications difficiles surtout pour les séries. En effet, qu’est-ce-qui ressemble plus à une pelote… qu’une autre pelote ? Le récolement consiste aussi à recouper les informations concernant les collections pour y remettre de l’ordre.

Quels types de collections sont concernés ?

Toutes les collections du musée, ce qui représente une somme considérable et une grande diversité d’objets ! Le Musée Basque et de l’histoire de Bayonne est un musée de société ; il conserve donc aussi bien de petits objets du quotidien que des œuvres d’art.

On estime l’ensemble de nos collections à environ 70 000 objets, dont environ 50 000 documents iconographiques. Le reste est constitué d’objets en trois dimensions, de tailles et matériaux très variés. Les documents iconographiques se répartissent entre le fonds d’arts graphiques (gravures, estampes, affiches…) et le fonds photographique (plaques de verres, diapositives, tirages papier…). En raison de leur fragilité, ces objets, très sensibles aux conditions d’exposition, sont conservés dans nos réserves*. Le récolement prend ici tout son intérêt : on (re)découvre des richesses inexploitées, des fonds entrés au musée depuis longtemps, jamais publiés ou présentés au public. Le récolement permet de les identifier, en vue de les étudier et de les diffuser.

Existe-t-il une méthode pour mener à bien cette mission ?

Pour un musée comme le nôtre la tâche est immense, en effet, la particularité d’un musée ethnographique est la quantité d’items à traiter (70 000 dans notre cas) par rapport à un Musée des Beaux Arts par exemple qui en possèdera quelques centaines. La méthode est donc essentielle, car le récolement passe par un décompte objet par objet. Il peut même être conçu dans une perspective plus large. Quand on récole, on regarde aussi l’état des objets, leur documentation, l’état des inventaires, la couverture photographique et ce peut-être l’occasion de les ranger et de les reconditionner…cela peut s’apparenter à un véritable chantier des collections.

Pour être efficace et essayer de gagner du temps, j’ai choisi de travailler par séries : actuellement je vérifie les fonds de diapositives. Avec mon collègue Alain Arnold, régisseur des collections, nous les numérisons et conditionnons en pochettes polyester, classeurs en papier neutre, avant de les réinstaller en réserve. L’étude documentaire de l’objet, qui prend du temps, pourra être faite dans un deuxième temps. Mais l’objet est désormais marqué et bien identifié.

Selon les projets du musée, je peux aussi être amenée à travailler prioritairement sur tel ou tel fonds, s’il est prévu par exemple de créer une exposition temporaire nécessitant de connaître parfaitement la teneur et l’état de nos collections sur un thème précis.

* Une partie des collections est cependant accessible au public sous forme numérisée (collections en ligne).

Pour aller plus loin : Musées et collections publiques de France, n°264, 2012/1 consultable au centre de documentation du musée.